"Un enterrement à Ornans" de Gustave Courbet



  • Présentation de l'artiste 

Gustave Courbet, né le 10 juin 1819 à Ornans et mort le 31 décembre 1877 en Suisse fut le chef de file du courant réaliste. Après avoir peint des oeuvres correspondant au mouvement romantique, il devient le fer de lance du mouvement qu'il aura qualifié de "réaliste", avec des oeuvres qui auront fait scandale de par leur rupture avec le romantisme. Il fut particulièrement proche de Proudhon, philosophe et théoricien socialiste, qu'il peindra avec sa famille, et également des anarchistes, certaines de ses oeuvres seront d'ailleurs qualifiées de "socialistes". Il fut accusé d'avoir fait renverser la colonne Vendôme, dont il est question dans un autre article, et meurt avant d'avoir remboursé ce qui avait été convenu.

  • Présentation de l'oeuvre 

Un enterrement à Ornans, Gustave Courbet, 1849-1850

Cette oeuvre présentée au Salon de Peinture de 1850 provoqua un vrai scandale pour plusieurs raisons. Tout d'abord par ses dimensions : 6,68 mètres x 3,15 mètres, un tableau grandeur nature lorsqu'à l'époque ces dimensions-ci étaient réservées à des représentations historiques, mythologiques ou religieuses, et non à une scène de la "vie courante".
Le tableau choqua également par sa trivialité et sa laideur : l'oeuvre tranche avec les oeuvres romantiques de l'époque, qui cherchent entre autres à susciter l'émotion et à exalter l'imaginaire et la beauté. Les critiques furent très virulentes, parmi celles-ci :

"Imaginez-vous la copie la plus scrupuleuse et la plus impitoyable de toutes les trivialités de figures, d'attitudes, de costumes, de physionomies qu'on puisse glaner à chaque pas dans la vie privée, et particulièrement en province. Ce n'est pas la restauration du laid, c'est la poursuite et la recherche de l'ignoble"

"Le Laid en grandeur nature!"

Dupays dénonça d'ailleurs chez Courbet "un amour du laid endimanché".

La différence entre le style de cette oeuvre réaliste et le style de ses premières oeuvres romantiques tel celui de son autoportrait intitulé "Le Désespéré" est flagrante :

Le Désespéré, Gustave Courbet, 1845

Une autre oeuvre très connue et représentative du courant réaliste est celle intitulée L'Angelus de Jean-François Millet, dans lequel il dépeint avec réalisme une habitude du monde paysan qu'il a connu dans son enfance :
" L'Angélus est un tableau que j'ai fait en pensant comment, en travaillant autrefois dans les champs, ma grand-mère ne manquait pas, en entendant sonner la cloche, de nous faire arrêter notre besogne pour dire l'angélus pour ces pauvres morts."

L'Angélus, Jean-François Millet, 1860

  • Suggestions de peintres réalistes
- Jean-Baptiste Corot
- Henri Fantin-Latour
- Édouard Manet
- Henri Biva

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